Santé : pourquoi le sport est un médicament en or

Vous sortez du cabinet de votre médecin. Et il vous a prescrit non seulement des médicaments, mais aussi du sport ! Rien d’étonnant, l’activité physique est désormais reconnue comme utile au traitement d’une dizaine de maladies chroniques : de l’hypertension à l’ostéoporose en passant par les cancers du côlon, de la prostate ou du sein.

Des bienfaits que vient encore de confirmer un volumineux rapport d’experts remis au ministère des Sports. Cancers, diabète, AVC, dépression, arthrose ou suite d’attaque cardiaque… le sport permettrait d’éviter, selon les cas, des hospitalisations, des récidives, voire d’augmenter la survie ou plus simplement de réduire la fréquence de symptômes (asthme), des douleurs (arthrose des membres inférieurs), bref d’améliorer la qualité de vie.

« L’activité physique doit être prescrite de façon systématique et aussi précocement que possible dans le parcours de soins », recommandent ces spécialistes.

Encore faut-il convaincre les patients et battre en brèche quelques idées reçues. En voici quelques-unes.

L’activité physique fatigue

FAUX. Souvent, on prend comme excuse la fatigue pour ne pas aller à la salle de gym. Mais en réalité, l’activité physique permet de réduire l’épuisement lié à certains traitements. Dans le cadre d’une thérapie contre le cancer, 18 % des patients se sentent plus énergiques lorsqu’ils font du sport. De façon générale, vous gagnerez en endurance. Vous aurez également un meilleur sommeil si vous faites de l’exercice, à condition de le pratiquer au moins deux heures avant d’aller se coucher.

Les seniors doivent se ménager

FAUX. Chez les personnes âgées, l’activité physique régulière, à condition qu’elle soit adaptée, permet de retarder de 7 à 10 ans la perte d’autonomie. Certains programmes d’activité physique qui travaillent sur l’équilibre et le renforcement de certains muscles permettent de diminuer jusqu’à 22 % le risque de chute chez les plus de 65 ans. La marche, le tai-chi ou l’aquagym sont particulièrement recommandés.

Un remède à la dépression

VRAI. Le sport peut être utile pour réduire l’anxiété, les peurs ou la dépression. Il faut toutefois éviter de se mettre une pression inutile, en se fixant des objectifs inatteignables. Abandonner un sport peut avoir, a contrario, une incidence sur l’estime de soi. Essayez des activités comme le stretching ou le yoga.

On peut devenir accro

VRAI. L’exercice agit sur la production d’endorphines, hormones libérées par le cerveau qui procurent une sensation de bien-être. Il peut vous aider à vous débarrasser d’une addiction : alcool, tabac, stupéfiant… Mais, dans ce cas, le sport est contre-indiqué à forte dose. Le risque : passer d’une dépendance à l’autre. Certains patients deviennent en effet totalement accros au sport. Une attention particulière doit aussi être portée aux personnes ayant un indice de masse corporelle faible ou qui ont des troubles alimentaires.

Mieux vaut être régulier

VRAI. N’hésitez pas à consulter votre médecin pour savoir comment doser vos séances de gym ou de marche. Dans tous les cas, évitez de commencer trop fort. Débutez par 10 à 20 minutes d’échauffement et terminez par un retour au calme de cinq minutes avant de faire des étirements. Pour que les effets bénéfiques se fassent sentir, la régularité est importante. Et n’oubliez pas que l’activité physique ne se résume pas à des suées en salle de sport. Dans votre quotidien, privilégiez l’escalier à l’ascenseur. Le jardinage ou un ménage actif peuvent aussi être bons pour votre santé. L’Agence nationale de sécurité sanitaire recommande de marcher trois à cinq minutes toutes les 90 à 120 minutes assises. Alors, prêts ? Partez.

Source : www.leparisien.fr