Une centaine de personnes est venue à la soirée Femme et Sport : une culture à réinventer, organisée par le CDOS le 13 mai à La Couronne. En invité principal, Yves Raibaud, géographe, a parlé de politiques publiques sportives.
Remettre au cœur du débat les problèmes du sport féminin, voilà l’une des missions du CDOS de Charente. Pour cette raison, le comité olympique et sportif a créé un groupe de travail Femme & Sport. Dans ce cadre et emmenée par Nicole Duclos, une soirée a été organisée le 13 mai sous le titre Femme et Sport : une culture à réinventer, au campus Santé de La Couronne. L’évènement, coorganisé avec la MAIF, a réuni une centaine de personne.
75% des budgets publics destinés au sport masculin
Après les remerciements des représentants du CDOS et de la MAIF, l’animatrice, Mejdaline Mhiri (journaliste sportive), a présenté Yves Raibaud, l’intervenant principal. Il est géographe, maître de conférences à Bordeaux et membre du haut conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Après ce prélude, le géographe a entamé une présentation, intitulée « pourquoi les hommes sont-ils plus sportifs que les femmes ? ». Exposé dans lequel il a développé ses études réalisées dans les villes de Genève et Bordeaux. La statistique importante à retenir est que 75% des budgets publics français destinés au sport profitent aux hommes.
Après sa présentation, la parole a été donnée aux spectateurs avec quelques questions. Ensuite, une table ronde a été mise en place avec des sportives et dirigeantes/dirigeants de club de la région. Première à intervenir, Martine Ferré a expliqué ce que c’était de jouer au football dans les années 60-70 (elle a pratiqué deux années où le foot était interdit aux femmes !) et a parlé de son club AJ Soyaux, qui va fusionner avec l’ACFC.
Des femmes dans des sports dit masculin
Ensuite la parole a été donnée à Emmeline Ragot, double championne du monde de VTT Descente. Elle a évoqué sa place de fille dans un sport très masculin (équipe dirigeante de VTT composée quasi que d’hommes !) et a donné quelques remarques sexistes vécus dans son métier de Kinésithérapeute.
Dans la table ronde, un homme était également présent : Jean-Pierre Chiarabini. Le président du Coc Rugby de La Couronne a raconté que la coexistence entre les filles et les garçons se passe bien au stade. Quelques joueuses étaient présentes dans la salle, elles ont pris la parole pour expliquer leur motivation à pratiquer ce sport généralement masculin.
Toujours autour d’un sport masculin, l’animatrice a par la suite donné la parole à deux judokates du club de La Couronne. D’abord, Louise Raynaud a dit que le club de Judo est l’un des meilleurs en France et que hommes et femmes se côtoient tout le temps. Claire Pierret a quant à elle expliqué qu’il y avait des bénéfices pour les filles et les jeunes garçons à combattre entre eux, du donnant-donnant.
Quelques solutions pour féminiser le sport
Dernière intervenante à la table ronde, Danielle Desmier est une entraineur au stade niortais athlétisme. Elle est revenue sur le fait qu’il était difficile de pratiquer l’athlétisme au début de sa carrière (pas plus de 800m pour les filles !) et qu’elle a dû faire ses preuves pour entrainer des hommes.
Après les interventions de la table ronde, le public a posé ses questions, notamment sur la valorisation des sports masculins chez les filles et le rabaissement des pratiques dites féminines chez les garçons. Yves Raibaud a recentré le problème sur le budget genré, c’est-à-dire où vont les subventions du sport : plutôt pour les hommes. Pour régler ce problème, il a présenté dix préconisations possibles.
Après son allocution, les membres de la table ronde ont dit un dernier mot. Nicole Duclos a ensuite repris la parole pour quelques remerciements. Pour clore la soirée, Rima Cambray du CROS, et Florence Péchevis du Département, ont dit chacune un discours. Enfin, les débats se sont poursuivis autour d’un verre de l’amitié.
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